Le match « marchés
développés - marchés
émergents » a déjà
commencé
Dans l’ensemble, les marchés
développés ont bénéficié des politiques
monétaires accommodantes, de l’argent
bon marché, de la baisse du prix du
pétrole et d’une inflation modérée.
Si la reprise américaine arrive à
maturité, il est clair qu’elle possède
encore une marge de progression,
tandis que la reprise tant attendue
en Europe semble enfin prendre
forme. Les analystes de Fidelity
Worldwide Investment se montrent
plus optimistes encore à l’égard du
Japon ; 50 % d’entre eux indiquent
que les dirigeants des entreprises du
pays sont plus confiants que l’an passé.
Mais, ce même optimisme n’est pas
partagé à l’égard de la Chine où près
de deux tiers des dirigeants sont moins,
ou beaucoup moins, confiants qu’en
2014. Le constat est le même en Asie-
Pacifique (hors Japon et Chine), tandis
qu’ils sont plus de 50 % sur la zone
EMEA (Europe émergente, Moyen-
Orient et Afrique) à faire état d’un
fléchissement de la confiance.
Un élément conjoncturel
qui a son importance : le
pétrole
Le facteur qui explique pour partie
le caractère contrasté des perspectives
des marchés développés et émergents
est l’impact des prix du pétrole.
Aux États-Unis, cette baisse a joué
un rôle de relance majeur dans
un contexte marqué par la fin de
l’assouplissement quantitatif. La baisse
des prix de l’énergie s’est révélée
offrir un véritable coup de fouet
à la croissance de la demande en
permettant de contenir les pressions
liées aux coûts. Les effets positifs se
sont fait ressentir sur la croissance
économique globale, même s’ils ont
toutefois été partiellement neutralisés
par la réduction des investissements
dans le secteur de l’énergie, surtout
dans l’industrie du pétrole de schiste.
Ce constat ponctuel ne doit cependant
Dossier Marchés
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Les marchés
développés confortent
leur avance
Politiques monétaires sans précédent, volatilité des cours du pétrole et évolutions majeures sur le marché des changes
sont autant de facteurs faisant de 2015 une année appelée à témoigner d’une grande divergence entre les économies des
différentes régions. Alors que les pays émergents sont confrontés à un ensemble de facteurs favorables et défavorables,
amplifiés par la baisse du prix du pétrole et les efforts de réformes structurelles, les pays développés bénéficient quant à eux
de perspectives plus prometteuses. C’est également l’une des conclusions phare de notre « Enquête Analystes 2015 ».
pas faire oublier que : « le grand retour
des actions américaines est attendu
sur le second semestre 2015 et en
2016, grâce à leur leadership sur les
secteurs de la propriété intellectuelle »
selon Dominic Rossi, CIOActions de
Fidelity International.
L’Europe a également bénéficié de
cette rapide baisse, tout comme le
Japon où l’énergie est à 90 % importée.
Cependant, les facteurs favorables
aux marchés développés n’auront pas
d’impacts aussi homogènes sur les
marchés émergents. La chute du prix
de l’or noir a conduit à tracer une
ligne de démarcation claire entre les
gagnants et les perdants au sein des
pays émergents. Les exportateurs nets,
tels que la Malaisie et la Colombie,
ont été les plus sévèrement touchés.
A l’inverse, les importateurs nets
de pétrole, comme laThaïlande et
l’Inde, ont bénéficié à plein de ce
phénoménal appel d’air, notamment
sur leurs balances commerciales et des
paiements. Le cas chinois est encore
plus symptomatique. Pour le second
pays importateur net d’or noir de la
planète, chaque baisse de 1 dollar du