Un contexte
macroéconomique
positif
L’Europe a connu une succession
de bonnes nouvelles au cours des
derniers mois, avec pour point
d’orgue l’annonce de Mario Draghi le
15 janvier dernier.
En effet, depuis juin 2014 nous
assistons à une baisse considérable
du coût de l’énergie, marquée par
un baril de pétrole dont le prix a été
divisé par deux, qui va favoriser la
grande majorité des pays européens.
Seule la Norvège, unique pays
exportateur net de pétrole devrait
voir dans cet évènement une moindre
rentabilité de sa production.
Parallèlement, l’autre fait majeur est
la forte dépréciation de l’euro face au
dollar qui a touché un plus bas depuis
septembre 2003 et perdu près de
19 % depuis mars 2014. Cette baisse
devrait favoriser les entreprises et la
consommation dans une zone Euro
qui frôle la déflation.
Enfin, l’action de la BCE, qui va
injecter massivement des liquidités avec
un programme d’achat de dette de
60 milliards par mois à partir de mars
2015, constituera un facteur de soutien
de l’économie jusqu’en 2016 au moins.
L’accumulation de ces puissants
moteurs structurels ne peut que
favoriser l’activité en Europe qui
bénéficie dans le même temps d’un
système financier considérablement
assaini depuis 2011, notamment du
fait d’un renforcement des fonds
propres des principales banques.
«
Le secteur financier est désormais bien
plus à même d’absorber un choc qu’il
ne l’était lors de la crise des dettes
souveraines. C’est un élément crucial
qui contribue à minimiser l’impact
de problèmes locaux sur les primes de
risques en Europe… Du point de vue
des marchés, cela permet d’affirmer
que les performances devraient être
déterminées par les fondamentaux,
plus qu’elles ne le furent au cours des
dernières années.
»
Paras Anand,
Directeur des gestions actions
européennes chez Fidelity
Worldwide Investment
Dossier Marchés
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Europe,
un alignement
de facteurs favorables
Sans avoir à consulter les astres, on peut assez logiquement attendre davantage de bonnes nouvelles de l’Europe, où la
situation économique est restée globalement morne, que des Etats-Unis dont l’économie ne cesse de progresser. Mais au-
delà de cette évidence, il existe aujourd’hui et particulièrement en zone Euro, des éléments macroéconomiques et propres
aux entreprises qui nous incitent à l’optimisme sur le potentiel des actions européennes.
Quelques zones
d’ombres demeurent…
Dans ce nouveau contexte qui
peut sembler idyllique, demeurent
néanmoins quelques zones d’ombres, au
premier rang desquelles figure l’Ukraine
et la situation de guerre latente qui y
règne. Il y a en outre fort à parier que
les difficultés économiques subies par la
Russie, notamment du fait de la chute
des prix de l’énergie, ne contribueront
pas à apaiser le contexte politique russe.
D’autre part, le sort de la dette
grecque et du pays lui-même au sein
de la zone Euro, après la victoire du
parti Syriza, suscite des inquiétudes
au sein de la BCE ainsi qu’auprès
des principaux créanciers du pays. Si
le discours électoral semble, comme
souvent, avoir fait place à une bonne
mesure de pragmatisme, les difficultés
de la Grèce et les risques demeurent
bien réels.Aussi, il est très probable
que, même si un compromis devait
être trouvé, les marchés soient
saisis par le doute à mesure que les
échéances de remboursement des
emprunts grecs se présentent.