Parole d’expert
8
Comment avez-vous vécu l’année
2014 ?
Du point de vue des marchés, la
photographie globale est attrayante.
L’indice MSCI AC Asia ex-Japan
affiche une performance de plus de
18 % en euro sur l’année écoulée.
Dans le détail, selon que l’on
ait été investi sur le marché
actions sud-coréen (+1,2 %) ou
indonésien (+44,2 %), la dispersion
des performances était assez
extraordinaire. Par contre, du point de
vue des investisseurs, ils semblent être
restés aveugles au parcours des actions
asiatiques au regard de la faiblesse des
flux observés, comparés à la ferveur
du marché américain.
Le spectre de la crise asiatique de 1997,
sur fond de renchérissement du dollar,
plane-t-il toujours ?
L’histoire boursière nous apprend
que le renforcement du dollar va
de pair avec les krachs sur les places
asiatiques émergentes. La crise de la
fin des années 90 était essentiellement
marquée par l’absence d’un marché
obligataire en devises locales, obligeant
les sociétés et les Etats à emprunter
en dollar.Au pic de la crise, la charge
de la dette est rapidement devenue
insoutenable. Mais l’histoire est toute
autre aujourd’hui. Le marché s’est
sensiblement écarté des obligations
libellées en dollar et de nombreux
pays ont substantiellement augmenté
leurs réserves de change.
De plus, ce renforcement du dollar
a un impact sur le prix des matières
premières et notamment du pétrole.
Ainsi, quatre des cinq principaux
importateurs mondiaux de pétrole
sont asiatiques : Chine, Inde, Corée
et Japon. Pour un dollar de baisse du
prix du baril de pétrole, c’est une
économie annuelle de plus de deux
milliards de dollars pour la Chine. En
Inde, rare pays de la zone qui affiche
par ailleurs un déficit budgétaire, c’est
une manne financière
inestimable et d’autant
plus palpable pour le
consommateur qui
consacre une part
conséquente de son
budget aux dépenses
énergétiques. Lorsque
l’on réalise que les cours
du pétrole ont baissé de
près de moitié, on peut
raisonnablement augurer de l’impact
sur l’économie.
Ces phénomènes exogènes ne
doivent cependant pas faire oublier
les réformes structurelles en cours
dans ces pays. En Chine, la qualité
de la croissance prend désormais le
pas sur son ampleur. Une immense
majorité des pays asiatiques suit un
agenda de réformes dont l’horizon
parait plus clair que dans nombre de
pays développés. Parmi celles-ci, la
privatisation croissante des grands
monopoles d’Etats chinois fait figure
de proue.
2014 aura concrétisé la renaissance américaine et clairement mis en exergue le rôle des banques centrales des pays
développés. En Asie, on s’est inquiété du ralentissement de la croissance chinoise, voire satisfait des développements
politiques en Inde et Indonésie. Mais derrière l’arbre chinois ou indien se cache la forêt des marchés asiatiques.
Mirage annoncé ou rotation des actifs vers l’Asie ? Le point de vue de Suranjan Mukherjee, gérant chez
Fidelity International.
Le chemin semble donc pavé d’or pour
votre gestion ?
Attention, toutes les économies
de la région ne se ressemblent pas.
Ce qui va primer pour 2015 est
définitivement l’importance d’une
sélection minutieuse et individuelle
des valeurs en portefeuille. Dans
l’ensemble, les fondamentaux de l’Asie,
reflétés par les révisions des bénéfices
des entreprises, semblent atteindre
un plancher. Les investisseurs restent
réservés alors même que
les valorisations demeurent
extrêmement attractives. Sur
le seul Price-Earning-Ratio,
les actions asiatiques se traitent
avec une décote de 20 % par
rapport aux pays développés.
Mon rôle consiste dès lors à
gérer activement les risques
associés aux pays, aux secteurs
et aux devises. Je vais ainsi continuer à
identifier les sociétés qui bénéficieront
des moteurs structurels de long terme
inhérents à la zone.
Enfin, la croissance rapide de la
région, associée parfois à une volatilité
élevée, bouscule constamment les
gagnants comme les perdants. Ceci en
fait un terrain idéal pour les stratégies
d’investissement développées dans
les fonds FAST Asia Fund – avec
l’utilisation de positions short – ou
Fidelity Funds Asian Special Situations
Fund – au travers d’une approche
long-only sans fortes contraintes
sectorielles et géographiques.
Les investisseurs
restent réservés
alors même que
les valorisations
demeurent
extrêmement
attractives.
“
”
Fidelity Funds Asian Special Situations Fund est un compartiment de la Sicav luxembourgeoise Fidelity Funds. FAST Asia Fund est un compartiment de la Sicav
luxembourgeoise Fidelity Active STrategy. Les deux fonds sont autorisés à la commercialisation en France.