Parole d’expert
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Dans le contexte de forte volatilité
quel est votre sentiment sur les actions
internationales ?
Ce regain de volatilité constaté depuis
la fin de l’année dernière sur les
marchés internationaux a été source
d’inquiétude pour bon nombre
d’investisseurs. Après des années
d’assouplissement quantitatif, ce retour
progressif à la normale, notamment aux
Etats-Unis, ne doit cependant pas être
perçu négativement. En effet, bien que
certains risques persistent
dans certaines régions, le
retour de la croissance,
principalement au sein
des pays développés, est
porteur d’espoirs et laisse
entrevoir de nombreuses
opportunités
d’investissement
pour les « stock pickers » que nous
sommes.Au sein du FFWorld Fund,
nous privilégions les actions des pays
développés pour plusieurs raisons :
les fondamentaux des entreprises
ont prouvé leur résistance dans des
périodes de turbulences, les banques
centrales devrait continuer de soutenir
les marchés actions et des éléments
favorables, comme la stabilisation
du prix des matières premières à des
niveaux bas, soutiendra le secteur
manufacturier et la consommation au
sein de ces pays.
Comment le fonds FFWorld Fund se
positionne-t-il sur les actions des pays
développés ?
La structure de portefeuille du fonds
permet de tirer profit de trois sources
d’alpha distinctes et complémentaires.
Premièrement, notre attention se
porte sur les entreprises en situation
de changement ou en restructuration.
Cette thématique, soutenue par
l’environnement de taux bas actuel,
facilite le rapprochement d’entreprises
à moindre coût. Le boom des
opérations de fusions & acquisitions
observé en 2014 et 2015 devrait se
poursuivre en 2016 offrant ainsi un
nouveau relais de croissance dans les
pays développés.
Ensuite, nous étudions les entreprises
injustement sous-valorisées par le
marché et qui
présentent
un potentiel
d’appréciation
significatif.
Aujourd’hui,
les marges
bénéficiaires ont
atteint des points
hauts dans bon nombre d’industries. Il
devient donc de plus en plus difficile de
dénicher ce type de sociétés.
Enfin, la troisième thématique concerne
les entreprises leader sur leur marché
disposant d’un pouvoir de fixation des
prix et capables de générer des flux de
trésorerie réguliers et solides.
Cette structure de portefeuille
diversifiée nous permet de délivrer de
« Les innovations dans la santé et les technologies de
l’information vont soutenir la croissance au sein des pays
développés »
Après un début d’année chahuté, marqué par de nombreuses incertitudes sur l’état de santé de l’économie mondiale, les
fondamentaux économiques rassurent peu à peu les investisseurs quant à la solidité de la reprise, notamment au sein des
pays développés. Jeremy Podger, gérant du FF World Fund, livre ses perspectives pour les marchés actions internationaux.
l’alpha dans tous les cycles de marchés.
A cela s’ajoute la pleine flexibilité dont
je dispose pour ajuster le poids des trois
poches thématiques afin d’adapter le
profil du portefeuille à l’environnement
de marché.
D’un point de vue sectoriel, quelles sont
vos préférences ?
L’écart va continuer à se creuser entre
les secteurs manufacturiers et ceux
des services. Cette mutation entre
« l’ancienne économie » et la « nouvelle
économie » va profiter aux pays
développés qui sont actuellement plus
à même de bénéficier des avancées
technologiques dans de nombreux
secteurs. Dans ce contexte, le nouveau
moteur de la croissance sera sans aucun
doute la consommation, vecteur d’une
innovation permanente qui transforme
l’avenir des technologies et du secteur
médical en particulier. Sur les marchés
développés le pouvoir d’achat des
consommateurs est dopé par la faiblesse
des prix de l’énergie et de l’inflation
mais aussi par la croissance même
modeste des salaires et la reprise des
embauches. Le portefeuille continue
donc de surpondérer les valeurs
de la santé et des technologies de
l’information, premiers bénéficiaires de
ces avancées technologiques.
Les pays développés
sont les plus à
mêmes de bénéficier
des innovations
technologiques
“
”
Dépenses des ménages américains
2006
2009
2012
2015
- 2 %
0 %
2 %
4 %
Source : Bureau américain des analyses économiques, février 2016